dimanche 6 septembre 2015

Une histoire de piquets

Sur le continent, à environ cinq kilomètres de la base, il y a une station annexe, occupée uniquement en été : la station Prud'Homme. Son rôle, le point de chute du raid qui alimente Concordia, la station de recherche permanente franco-italienne située à un peu plus de 1100 km de notre base.
Pour les glaciologues,  c'est une zone d'étude de  la surface du continent. Et tous les mois, ils en surveille l'évolution en mesurant son épaisseur de neige ou de glace.
Première étape : se rendre sur place en 45 minutes de marche sportive sur une surface alternant la glace vive et la neige tantôt dure, tantôt molle.
Deuxième étape : trouver les 36 piquets plantés dans la glace et en mesurer la partie émergente ainsi que la hauteur de neige adjacente.
Mais attention, il y a piquet et piquet. Chacun est référencé par un numéro et le matériau qui le compose. Il y a des piquets en bois. Ce sont les plus anciens, mais leur inconvénient majeur est de conduire la chaleur et de fausser ainsi la mesure l'été. Il y a des piquets en polycarbonate qui sont fragiles et donc souvent cassés. Et depuis peu, il y a les piquets en bambou avec leur base  en polycarbonate.
Pour plus efficacité nous séparons la zone de mesure en deux et travaillons en binôme, l'un mesurant, l'autre notant. J'ai du mal à évaluer la tâche la plus ingrate : écrire  avec un crayon minuscule et des gants énormes sur la bonne ligne de la bonne page les valeurs dictées par son  binôme ou bien s'agenouiller dans la neige, sortir la sonde puis le mètre et enfin se relever, et cela, 18 fois.
 Troisième étape : le retour en marche toujours aussi sportive pour rentrer avant la nuit.

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