samedi 31 janvier 2015

La croix

A la pointe nord-ouest de l’Ile des Pétrels se dresse une croix. Pour moi, c'est un repère de visibilité situé à 370m de la station. Depuis un mois et demi que je l'observe j'avais bien envie d'aller la voir de près. Cette croix a été édifiée à la mémoire d’un météo, André Prud’homme, disparu dans une tempête de neige alors qu’il effectuait un "tour d'horizon". En clair, il notait la valeur de divers paramètres météorologiques tels que la visibilité, les nuages, la température... Bref,un parcours familier, qui ne l’éloignait pas à plus de 200 mètres des bâtiments de la base. Le corps n’a pas été retrouvé. André Prud’homme a disparu, en quelques minutes, à quelques mètres seulement de ses co-hivernants. Que s’est-il passé ? On ne le saura sans doute jamais. Une hypothèse plausible est qu’il ait glissé sur un rocher et soit tombé à la mer.


jeudi 29 janvier 2015

Un petit bout d'Aveyron

Je dois être la seule à être tombée en arrêt devant ce carton qui contenait un sac plein de meringues. J'ai agrandi l'étiquette, mes proches comprendront. Et pour ma fille, une lecture plus attentive de la date limite de consommation conseillée... J'en ai mangé une, une seule.



Un peu de météo

Non ce n'est pas un défaut de l'objectif de mon appareil photo, c'est bien une grande couronne lumineuse qui encercle le soleil. C'est un halo, de 46° pour être précise. En météorologie, on parle de photométéore. Il est dû à la réfraction ou réflexion de la lumière sur des cristaux de glace dans l'atmosphère. Et il dénonce la présence de cirrostratus à haute altitude.


dimanche 25 janvier 2015

C'est dimanche

C'est dimanche, il fait beau et je ne travaille pas ! Super journée en perspective !

J'avais quand même une mission, accompagner le pilote d'hélicoptère néo-zélandais pour une balade de deux heures. J'ai choisi de l'emmener voir les derniers manchots empereur qui ne vont pas tarder à nous quitter. Ils sont en train de faire leur mue. On dirait qu'ils ont revêtu une pelisse toute mitée mais ce sont leurs plumes qui se détachent.

Un des derniers poussins
 Sur la photo où je pose debout, j'ai l'équipement complet "banquise": une radio pour signaler ma position toutes les heures, le bâton pour détecter les éventuelles crevasses et le sac "banquise" qui contient une corde et un change complet enfermé dans un sac étanche. Il pèse environ 7 kg et est toujours prêt.


Corvée de bière

Mais que font-ils ?
Il suffit qu'une canette de bière ait mal supporté le voyage et tout le pack est corrodé. Il faut donc tout vider et comme l'Australie ne prend que des déchets bien propres, les canettes sont rincées  puis essuyées avant d'être compactées et envoyées chez nos voisins.






Encore un peu de bière... mais ce n'est plus une corvée !

Arnaud, le chef cuisinier de la TA64, a enfin reçu les bières de son cousin brasseur en Ile de France envoyées cet automne. Il était temps, il nous quitte dans trois jours, le lundi 26 janvier. Nous avons donc eu droit à une sympathique dégustation. Si vous voulez vous faire une idée de ce que nous savourons, il ne vous reste plus qu'à trouver les mêmes, ce sont les bière Parisis et Bière de l'Yvette.


Même les manchots apprécient

Avant la tempête

Une tempête était annoncée pour la nuit de lundi à mardi. Il neigeait déjà au large, à 17 km de la base. L'hélicoptère qui stationne habituellement sur l'Astrolabe était venu se réfugier juste sous les fenêtres du bâtiment qui héberge la météo. L'équipe technique met en place un système d'ancrage car des vents forts de 100 à 120 km/h sont attendus.









Les manchots sous la tempête





samedi 24 janvier 2015

La porte

Une spéciale pour Jean-Marie. J'avais un peu de mal à ouvrir l'abri à ballon de la météo  et j'ai eu droit à une nouvelle porte avec une serrure bien plus facile à manipuler. Il y a même une fenêtre. Un grand merci à l'équipe de menuisiers !



vendredi 23 janvier 2015

Mes malles !

Dimanche, jour de fête, mes malles ont débarqué ! Tout était en excellent état à l'intérieur. Même mes tablettes de chocolat n'ont subi aucun dommage. Seule ombre au tableau, elles sont arrivées le jour où je n'ai plus été seule dans ma chambre. Je n'ai donc pas pu tout déballer et organiser un peu mieux mon antre.

Et oui, la base affiche complet. Nous sommes plus de 90 sur l'île. Il y a les actuels campagnards (R0+R1) de DDU et de Concordia qui sont sur le départ, tout comme les derniers hivernants de la TA64, et les nouveaux campagnards R2 qui sont arrivés avec le bateau (R0, R1 et R2 = première, deuxième et troisième rotation de l'Astrolabe). Résultat, nous sommes, quasiment tous, deux par chambre.

La vaisselle

Et puis il y a le service base. J'ai eu le privilège d'y être affectée mercredi. Dresser la table pour 90 couverts, midi et soir, faire la vaisselle et le ménage, c'est épuisant. La petite nature! êtes vous en train de penser. C'est qu'ici, la vaisselle, on l'essuie. Et le remplissage du lave vaisselle est tout un art. Je  ne tente pas de vous décrire la machine, c'est trop difficile, j'ai préféré prendre des photos. Mais sachez qu'en fin de journée j'en avais plein les bras d'avoir soulevé une centaine de fois ces #?&!@ plateaux !

C'est bien un plateau à la fois, pour chaque cycle de machine. Ce n'est pas le temps que cela prend, c'est plutôt toutes les manipulations que cela demande. Et pour le fun, j'ai ajouté une image qui montre quel outil made in DDU on utilise pour déboucher l'évier.

J'oubliais de souligner le côté cosmopolite de la base. Actuellement il y a des français, des anglais, des italiens, des belges, des australiens, un allemand, un chinois, un suisse et je dois en oublier. Il y a en outre deux journalistes de France 2 venus rappeler à mes compatriotes qu'il existe une base française à l'autre bout du monde.

Drôles d'engins

Circuler à DDU n'est pas chose aisée. Il n'y a qu'à voir le genre de véhicules qui stationnent devant le séjour. Certains sont équipés de pneus mais c'est loin d'être une majorité. Quant à la vitesse de déplacement, c'est trompeur. On peut les trouver bien lents mais quand on tente de progresser sur un sol enneigé voire verglacé, ils sont bien plus à l'aise que les rares piétons.




mercredi 21 janvier 2015

Baguer les skuas

Je passais par là et j'ai croisé Benjamine. "Ça t'amuserait de venir avec moi capturer des skuas ?" demande-t-elle. Quelle question ! Tout ce qui sort de la routine m'intéresse.

Attrapé


D'abord il faut un appât. Un énorme os de jambon, don généreux du cuisinier, fera l'affaire. Ensuite on met en place le piège : ce sont des nœuds coulants disposés autour de notre os. La phase suivante c'est l'attente. Il faut qu'un skua non bagué mette au moins une patte dans le piège. Et quand cela finit par se produire il faut tirer un coup sec sur la ficelle puis ramener la prise et la bloquer contre soi en évitant les coups de bec, de griffes, d'ailes...
 
Heureusement qu'il y a les photos, mes explications me semblent un tantinet fumeuses.




Bagué


Ce n'est pas le tout d’attraper un skua, encore faut-il le baguer puis prendre tout un tas de mesures :
- la longueur du bec et son épaisseur avec un pied à coulisse
- la longueur de l'aile avec une règle
- son poids avec une balance




Libéré

Puis on relâche le skua. La dernière photo est un peu floue mais c'est la seule que j'avais quand il est relâché et qu'il s'envole.
Aucun mal n'est fait aux animaux. la preuve par l'image !





lundi 19 janvier 2015

La belle et la bête

Encore une sortie sympa avec Benjamine, une de nos ornithologues. Cette fois elle doit vérifier si les phoques que nous rencontrons ont déjà été transpondés. De la taille d'un grain de riz, le transpondeur se présente sous la forme d'une petite capsule, inerte et biocompatible. À l'intérieur se trouve une puce électronique comportant un code unique. La puce est prévue pour fonctionner durant toute la vie de l'animal sans aucune maintenance. Benjamine recherche donc le signal émis  au niveau de la hanche gauche à l'aide d'un détecteur. L'exercice consiste à faire bouger le phoque pour qu'il se positionne du bon côté puis à appliquer le détecteur contre la peau. Cela parait simple présenté ainsi mais tous les phoques ne sont pas coopératifs !



dimanche 18 janvier 2015

Maniper les skuas

Ne vous précipitez pas sur votre dictionnaire, c'est perdu d'avance. Le verbe "maniper" est un  dérivé du mot "manipulation" passé dans le langage courant adélien.
Le skua, c'est un oiseau, et comme tous les oiseaux qui vivent sur l'archipel, c'est un carnivore qui se nourrit entre autre des poussins des manchots. Long de 52 à 65 cm, il peut atteindre 140 cm d'envergure pour un poids de 1600 g.
La manip a consisté à visiter tous les nids de skuas répertoriés puis à vérifier si les oeufs avaient  bien éclos et si les poussins déjà recensés étaient toujours bien portants. Notre prospection s'est limitée aux quelques îles comprises entre DDU et la base Prud'Homme. De quoi  nous occuper une bonne partie de la journée.
A noter que dans ce milieu minéral, le nid se limite à  une zone plate, caillouteuse et abritée du vent, mais située en hauteur.