lundi 31 août 2015

L'émancipation des poussins

Les poussins grandissent. Ils sont assez grands pour affronter les rigueurs de la banquise et se baladent au sein de la manchotière qu'ils sillonnent en "chantant" afin de signaler leur position à celui qui continue à les nourrir.. Ils tentent encore de retourner sous le repli de peau de l'adulte mais ce refuge est devenu bien étroit.
 Voici une animation qui illustre l'agitation relative de la manchotière :


samedi 29 août 2015

Time-lapse

Les time-lapses sont très en vogue sur la base. Un time-lapse, c'est quoi ? C'est une suite de photos prises à intervalle régulier que l'on assemble pour former une vidéo donnant alors l'impression que le temps est accéléré. Un exemple : c'est la fin de l'après-midi; le vent souffle et chasse la neige tombée la nuit précédente..
Pour télécharger la vidéo et obtenir une meilleure qualité en visualisation directe sur votre ordinateur, cliquez sur le lien suivant : Fin de journée

jeudi 27 août 2015

Un peu de chimie

Sur la base il y a un bâtiment bleu appelé glacio et occupé par deux traqueurs de DMS . En fait de glaciologues, ce sont des chimistes chargés d'étudier le soufre et ses composés dans l'atmosphère. Le DMS est un composé biologique contenant du soufre émis dans l'atmosphère. Ses émissions océaniques sont causées par le phytoplancton, plus précisément sa décomposition. Il est entre autres responsable de la présence d'acide sulfurique, qui a la capacité de former des aérosols qui se comportent comme des noyaux de condensation à l'origine des nuages. Par cette influence sur la formation des nuages, la présence massive de DMS dans l'atmosphère océanique pourrait avoir un impact significatif sur le climat terrestre. 
Ainsi, notre glacio dispose des filtres en divers points de la base. Ils sont reliés à une pompe qui aspire l'air et sont protégés par une cloche, une espèce de cylindre métallique. De ces filtres, il en extrait les impuretés piégées et les analyse.
Le glacio dispose d'un autre piège à DMS, le canister. C'est un récipient en forme de sphère relié à une pompe. Pour effectuer un prélèvement, on opère le vide et on ferme la vanne. Puis une pompe le remplit d'air prélevé à l'extérieur du bâtiment et ce jusqu'à obtenir une pression de quatre bars.
Pour faire ses analyses, le "glacio" commence par séparer les différents composés chimiques.
Puis il mesure leur concentration. Pour se faire il utilise la chromatographie. L'échantillon contenant une ou plusieurs espèces est entraîné par un liquide (de l'eau) à travers un tube; chaque espèce se déplace à une vitesse propre dépendant de ses caractéristiques. Les molécules sortent ainsi de la colonne à différents temps. Les éléments intéressant le laboratoire sont : l'oxalate, le sulfate, le fluor, le brome, le chlore et le nitrate.
Au moment de l'injection, les composés concentrés lors de la première étape partent dans un four à 95°C et arrivent sur une colonne pour séparer le DMS des autres composés non analysés.
En plus du DMS, le "glacio" recherche son produit de dégradation, le DMSO. Ce prélèvement se fait dans une solution d'eau acidifiée et pour l'analyse comme le DMS il doit d'abord le réduire dans un barboteur avec du borohydrure de sodium (NaBH4).
Le DMSO ainsi réduit sera analysé comme le DMS prélevé en canister. Et pour finir, je dois ajouter que cette recherche de composés ioniques dans l'atmosphère se fait non seulement sous forme particulaire (filtres) mais également gazeuse à l'aide de tubes dénudeurs.

lundi 24 août 2015

Festival du Film Antarctique

Chaque année se déroule le Festival du Film Antarctique  qui est ouvert à quiconque hiverne dans une base antarctique ou subantarctique.
Ceux qui choisissent de participer doivent réaliser un film en 48h. Que ce soit pour imaginer un scénario, écrire un script, choisir les acteurs, les diriger puis monter le film, le participant dispose de deux jours et c'est tout. La durée du film doit être comprise entre 5 secondes et 5 minutes. Des éléments imposés sont révélés 48h avant la date de dépôt du film.
 Pour 2015 il fallait donc incorporer :
- un siège de toilettes
- des petits pois
- un son de vibration de cordes 
- une phrase "It's a very complicated algorithm"
Il y a aussi la possibilité de concourir dans une catégorie "libre". Les contraintes sont moindre : une durée limite de 5 minutes et un sujet en lien avec l'Antarctique.

Tout devait être terminé pour le 2 août et le 31 juillet à 12h, temps universel, les éléments imposés étaient communiqués.

Le palmarès


48 Hour Films
Best Film: 
1st McMurdo Station – Work Stoppage
2nd Bird Island – The Avengers Long Term Monitoring
3rd Amundsen-Scott Station – Operation Deeper Freeze

Best Acting:
1st Bird Island – The Avengers Long Term Monitoring
2nd Casey Station – My Station Rules
3rd Novo – Magic Power of Advertising

Most Novel Use of Props: 
1st  Scott Base – The Insomniac
2nd Bird Island – The Avengers Long Term Monitoring
3rd Amundsen-Scott Station – Operation Deeper Freeze

Best Love Scene: 
1st Bellinghausen Station - 2000
2nd Bird Island – The Avengers Long Term Monitoring
3rd Crozet Island

Open Category Films
Best Film: 
1st Dumont D'Urville – For Sale
2nd Mawson Station – After Dark
3rd Vostok - Nostalgia

Je vous souhaite de prendre autant de plaisir dans le visionnage de ces films que nous avons eu à  concevoir les nôtres !

Pour le 48h (Sleepwalking): https://www.youtube.com/watch?v=LEN78fQqIUM

vendredi 21 août 2015

Tournoi de fléchettes, suite et fin

Le tournois de fléchettes s'est bien terminé. C'est DDU qui a fini premier de cette compétition avec une seule défaite. C'était contre l'équipe norvégienne de Troll.
L'équipe de Pôle Sud, à l’initiative de la compétition, nous a envoyé comme trophée, un superbe logo. Nous l'arborerons bientôt au dos d'un T-shirt. Enfin, bientôt c'est beaucoup dire, ce sera dès qu'un bateau passera par là...

Logo fléchettes
Les participants
Match DDU - Troll
Equipe DDU contre Pôle Sud
Match DDU - Pôle Sud
Match DDU - Concordia
Match DDU - Mac Murdo
Equipe DDU contre Mac Murdo
Match DDU - Rothera

jeudi 20 août 2015

Une envie d'escapade

Le beau temps est très relatif sous ces latitudes. Le principal critère à prendre en compte, c'est le vent. Si tu attends du soleil, pas de vent et des températures douces, ce n'est pas gagné...
Donc, -20° C, 15 km/h de vent et pas de chute de neige, c'est un temps à balade. Bon, on a les cheveux (et la barbe pour certain) un peu givrés, la pause repas est écourtée mais on retrouve le plaisir de l'évasion. Loin de moi l'idée de comparer la base à une prison. Quoique... 

lundi 17 août 2015

Des nouvelles de la manchotière

Quand on s'approche de la manchotière, les cris des poussins rivalisent avec ceux des adultes. Il faut dire qu'ils sont nombreux, il ne reste que quelques œufs qui n'ont pas encore éclos.
Les oisillons, couverts seulement d'une fine couche de duvet, sont entièrement dépendants de leurs parents pour se nourrir et maintenir leur température. L'adulte le nourrit par régurgitation avec une sécrétion produite par une glande de son œsophage et appelée "lait de manchot".
Les oisillons grandissent. Certains ont du mal à rester bien au chaud entre les pattes de l'adulte. Il y a ceux qui, devenus trop volumineux, "débordent" et il y a ceux qui ont bien envie d'aller explorer le monde. Mais l'adulte veille et replace avec son bec le curieux, bien à l'abri sous son repli de peau. Car le monde est plein de dangers et je ne parle pas des prédateurs. Non, le danger actuel vient des autres adultes qui pour une raison ou une autre n'ont pas de poussins. Poussés par leur instinct, ils essaient de voler la progéniture de leurs voisins. C'est le temps des rapts.






 Pour l'occasion Benjamine, l'ornithologue de la base, a ressorti son carnet. Elle observe le comportement de la colonie et consigne tous les rapts dont elle est témoin.
Le scénario est toujours le même. Le petit est expulsé de son abri et tous les adultes alentour,  en mal de progéniture, se précipitent pour se l'approprier. On croirait assister à un match de rugby, une mêlée
plus précisément. Heureusement que la plupart du temps le parent biologique fait barrière de son corps pour protéger son petit puis le replace bien au chaud sur ses pattes et le dissimule sous son repli de peau.


jeudi 13 août 2015

Du pain made in DDU

DDU est une base française. Donc, qui dit pain, dit baguettes. Elles sont pétries puis cuites sur place. Tous les jours ? Non, une fois par semaine et le surplus est congelé. Mais nous bénéficions chaque jour de baguettes, parfois encore tièdes, qui accompagnent nos repas.
Pétrissage
La baguette
Baguettes
Dans le four

mercredi 12 août 2015

Histoire d'ondes

Boris à son bureau
J'ai demandé à Boris, notre technicien radio, de m'expliquer par quel miracle nous réussissions à communiquer avec le reste du monde. Il a gentiment répondu à ma requête et voilà ce que j'ai compris.
La VSAT
Le premier moyen de communication c'est la  VSAT, pour Very Small Aperture Terminal (« terminal à très petite ouverture »). Cela désigne une technique de communication par satellite bidirectionnelle qui utilise des antennes paraboliques . Cette technique de communication nécessite peu de moyens au sol et est donc utilisée pour relier notre base aux réseaux de communication, que ce soit pour la téléphonie ou pour l'accès à internet.
Le satellite utilisé est géostationnaire, ce qui rend sa liaison permanente. Les signaux sont reçus en Californie (Santa Paula) puis transmis, via la technologie internet, vers l'IPEV à Brest et/ou les TAAF à  Saint Pierre de la Réunion.
A l'intérieur de la VSAT
Le coeur de la VSAT

D'autres moyens de communication sont possibles en mode secours.
L'Iridium qui est est un système de communication utilisant une constellation de satellites défilants. Il permet de communiquer sur toute la Terre entre des terminaux mobiles, terrestres ou maritimes, et des fournisseurs d'accès.
L'Inmarsat utilise plusieurs satellites géostationnaires positionnés au niveau de l'Equateur mais ne couvre pas l'ensemble de la planète car sa réception est impossible aux  pôles.

Antenne HF
Et pour finir il reste une antenne HF, haute fréquence, dirigée vers Nouméa, qui n'utilise pas de satellite. Elle est donc utilisée pour communiquer avec les stations franco-italienne Concordia et italienne Terra Nova.
L'antenne ressemble à une sorte de fil tendu entre deux poteaux distants d'une vingtaine de mètres. Ce qu'il faut retenir, c'est que plus la fréquence du signal est haute et plus l'antenne est petite. Or l'intérêt de cette technologie est de propager des ondes courtes qui vont se propager par rebond.

Encore des antennes