mardi 28 juillet 2015

Tournoi de fléchettes

La base française de DDU est actuellement engagée dans un tournoi antarctique de fléchettes. Il s'agit d'une compétition par équipes qui oppose les diverses bases participantes. Seule condition de participation pour chaque base : être pourvue d'hivernants. La compétition est certes sportive mais de mon point de vue elle est surtout technique. Tout est fonction de l'accès à internet dont dispose chaque base. En dernier recours il reste le téléphone et l'écrit...

Samedi 18 juillet : France - Allemagne. La base de DDU affontait la base de Neumayer. Large victoire de la France !




Mercredi 22 juillet : France - Angleterre. La base de DDU affrontait la base de Halley. Match très serré. Victoire aux points pour la France !



Dimanche 26 juillet : France - Nouvelle-Zélande. La base de DDU affrontait la base de Scott. Petite confusion entre la base Scott (Nouvelle-Zélande) et la base Admussen-Scott (USA), d'où la décoration de la salle quelque peu décalée. Victoire de la France, mais la partie était très serrée.




Prochain rendez-vous :  mercredi 29 juillet contre les Norvégiens de Troll.

lundi 27 juillet 2015

L'île du Derby

Après trois semaines de temps perturbé, nous avons enfin vu le soleil. Ca tombait bien, c'était mon jour de repos. J'étais bien décidée à sortir enfin de mon île pour continuer l'exploration de l'archipel.
Les consignes de sécurité exigent que nous soyons trois au minimum pour partir ainsi à l'aventure. C'est Boris et Cyril qui m'ont accompagnée. Trois heures de marche (aller-retour), une petite grimpette car l'île du Derby culmine à 14 mètres quand même, des manchots et des bergs pris dans la banquise, voilà comment on peut résumer cette sortie.
J'oubliais le pique-nique : sandwich congelé pour mes camarades imprévoyants et petite soupe bien chaude pour moi. On n'a pas fait durer cette pause car le froid s'est rapidement rappelé à nous

Boris et Cyril
Boris et Cyril
Cyril et Mireille
Objectif en vue
La base au loin
Iles Dumoulin
Ascension
Un 3000 m ? Non, 14 seulement...
Boris
Cyril

vendredi 24 juillet 2015

Des timbres et des tampons

 "La GP " est l'un des rares bâtiments bleus de la base. Elle comprend deux bureaux dont l'un est occupé par le gérant postal qui est aussi le chef du service télécom, le Bureau des Communications Radio. Le GP, comme il est couramment désigné, gère donc toute la partie départs et arrivées des dépêches, les lettres et les colis, mais pas que. La plus grande partie de son temps est consacrée à la philatélie ou plutôt devrais-je écrire, la marcophilie.

Mais c'est quoi la marcophilie ?
C'est l'étude des marques et oblitérations postales figurant sur les objets de correspondance.
Et en plus simple ?
C'est une annotation portée sur une lettre par le service postal qui l'achemine : les timbres et l'oblitération, qui est encore une marque qui permet d'annuler la validité d'un timbre et d'indiquer le lieu et la date de son apposition.

Chaque courrier en instance de départ a droit à un certain nombre de tampons : un premier sur lequel figurent les coordonnées géographiques de la base, un deuxième avec le linéaire de la mission et bien évidement un troisième pour la date. Puis il peut ajouter, toujours à la demande du client, un tampon de mission d'hivernant avec la signature de ce dernier, un tampon de programme scientifique, un tampon "premier jour" qui lui sera encré en rouge...
Il oblitère ainsi les courriers à une date bien précise correspondant à :
- un vol avion, généralement un Basler ou un Twin Otter
- un vol hélicoptère
- une arrivée ou un départ de bateau, l'Astrolable le plus souvent
- un retour
- un premier oeuf/poussin/bébé ou un comptage pour chaque espèce animale qui séjourne à proximité de la base


Et pour en finir avec le tour de ses activités, il crée des enveloppes qui comprennent non seulement les tampons et signatures associés à un évènement mais aussi des photos. Evènement il faut le prendre au sens large. Cela peut-être un évènement courant tel que la Mid Winter, les commémorations du 11 novembre, 8 mai et 14 juillet, mais aussi les records météo...
Et enfin, il y a les imprévus, les évènements exceptionnels tels que l'arrivée d'un bateau de croisière, les passages de personnalités publiques...

Et ne pas oublier la comptabilité avec la gestion des valeurs que sont les timbres, les cartes postales, et la notice qui peut accompagner les timbres qui sont liés à un évènement, un personnage, la faune, la flore ou le matériel bien spécifique utilisé sur la base.

lundi 20 juillet 2015

Le 14 Juillet

Le 14 juillet.
Pas de défilé militaire pour nous, mais nous avons hissé le drapeau français. Cela ne s'est pas fait sans difficulté, le mat étant enfoui sous la neige fraichement tombée.





samedi 11 juillet 2015

Premiers poussins

J'ai enfin pu les voir, ces oisillons que j'entendais chanter. Il faut dire qu'ils sont bien cachés sous le repli de peau de leur père. Seulement couverts d'une fine couche de duvet, ils sont entièrement dépendants de leurs parents pour se nourrir et maintenir leur température.
Ce père semple très fier de sa progéniture qu'il présente à ses voisins qui eux n'en sont encore qu'au stade le l’œuf.




Un petit tour à la manchotière

Il neigeote doucement en ce début d'après-midi mais je suis trop contente de pouvoir accompagner Claire, l'écophysiologiste de la mission. Elle va faire un tour à la manchotière pour en surveiller l'activité. C'est pour moi l'occasion de m'approcher à moins de 40 mètres des animaux, distance que nous devons respecter pour ne pas perturber les manchots. Or, en tant que responsable de l'étude de leur comportement, elle peut enfreindre cette règle et c'est bien mieux pour prendre des photos.
Depuis quelques jours, on entend des piaillements et les femelles commencent à revenir du large. Elles sont parties il y a de cela 2 mois et rentrent au moment de l'éclosion des œufs afin de pouvoir nourrir les poussins. Les mâles peuvent alors retourner pêcher en mer, eux qui passent l'hiver à couver l'œuf sous leur repli de peau, le balançant sur la pointe de leurs pattes, durant 64 jours consécutifs. Le Manchot empereur est la seule espèce de manchot où le mâle couve l'œuf seul. Lorsque celui-ci éclot, le mâle a jeûné pendant environ 115 jours depuis son arrivée dans la colonie. 





Une menuiserie ?!

Je m'étais promis de vous faire visiter la menuiserie, mais pas dans ces conditions car ce matin là, la menuiserie était devenue une boucherie au grand dam de Cyril, le maitre des lieux...
Quelques carcasses entières de mouton sont stockées dans le congélateur. Le cuisinier veut bien les cuisiner mais seulement par moitié. Il a donc demandé au menuisier de les lui découper. C'est ainsi que de bon matin nous nous sommes retrouvés en train de trimballer les dites carcasses à la menuiserie. Cyril nous y attendait, finissant de nettoyer et de désinfecter ses outils. Ce n'est qu'ensuite qu'il a procédé à la découpe, tout en douceur car il n'était pas sûr que la lame tienne le coup. Il a d'abord utilisé la scie à ruban puis a fini avec une simple scie égoïne, la hauteur de la cage thoracique de l'animal étant trop importante. Et les moutons ont réintégré le congélateur. Il ne restait plus qu'à tout nettoyer, ce qui a bien pris une heure. 







mardi 7 juillet 2015

Stigmates de la dernière tempête

Ce 5 juillet, seuls ceux qui ne pouvaient faire autrement se sont risqués dehors. En effet, le vent soufflait à près de 180 km/h en rafales. Un bâtiment a quelque peu souffert, c'est l'abri qui nous permet de gonfler les ballons. Ceux-là même auxquels sont accrochés les sondes nous permettant de faire des mesures de l'atmosphère. Le morceau de tôle manquant n'a toujours pas été retrouvé et je doute qu'on y parvienne. Il doit se trouver à plusieurs dizaines de kilomètres, sur la banquise, vers le grand large. La question pertinente est : que restera-t-il après la prochaine tempête ?



A toi de jouer Corentin !

Corentin est arrivé sur la base avec un drôle d'engin, un drone. Après bien des essais, il en maîtrise enfin, non seulement le vol, mais aussi la prise d'images. Cela n'a rien d'évident par ces températures polaires quand les batteries se déchargent à vue d’œil et quand les prises de vue sont faites à l'aveugle. Mais les résultats sont là ! C'est grâce à une de ses photos que vous pouvez avoir un aperçu de l'ensemble de la base à cette saison. En effet l'hélicoptère nous a abandonné il y a de ça plusieurs mois maintenant...
Au fait, pour ceux et celles qui me chercheraient, je suis (en rouge) à l’extrême droite de la photo. Et pour la petite histoire, je suis en train de me servir un vin chaud au bar éphémère taillé au sommet de la congère qui longe le bâtiment abritant entre autre la météo. 




jeudi 2 juillet 2015

La pétanque est un sport de plein air

Pas besoin de rechercher l'ombre des platanes. Un rayon de soleil rasant, une température de l'ordre de moins trente degrés et une très légère brise, toutes les conditions sont réunies pour pratiquer une activité extérieure. Aujourd'hui, c'est une partie de pétanque qui s'organise. Un terrain "plat", une bonne couche de neige, des joueurs motivés, des jeux de boule et un cochonnet coloré suffisent. La technique de jeu est un peu différente. L'étude du terrain est capitale. Sur la glace, la boule roule, roule et roule encore. Sur la neige pas suffisamment tassée, la boule s'enfonce et non seulement il faut la retrouver mais en plus, cela peut s'avérer un peu délicat de savoir à qui attribuer le point !