Et les skuas ?

Le poussin n'a plus rien de la boule de duvet gris. Il ressemble beaucoup plus à l'adulte qu'il est en train de devenir. Son plumage marron foncé est un bon camouflage. Il ne vole pas encore mais se balade, sous la surveillance d'un adulte, entre les cailloux qui jonchent l'île.

Les poussins Adélie

La mue est bien avancée chez les poussins Adélie. Le duvet s'en va par touffes pour laisser apparaître le plumage juvénile.

Petit rappel sur le manchot Adélie adulte

On notera la tête entièrement noire alors que le plumage reste blanc sous le bec des juvéniles.

Un peu de pavillonnerie

Sur ce territoire revendiqué par la France flotte en divers lieux notre drapeau. Mais pas que. Les diverses et variées nationalités de nos campagnards sont également rappelées.

Grand nettoyage

La base possède son propre incinérateur. Tout ce qui est papier, carton et bois y est brûlé. Tout ce qui peut être recyclé, le plastique, le verre, l'acier et l'aluminium, est acheminé vers l'Australie, le reste repart pour la France.

Et une fois par an, les cendres dudit incinérateur sont évacuées.

C'est comment au fond de l'eau?

C'est comment sous la banquise?

L'équipe du projet VERSO

De gauche à droite, Phil Jane, Philippe Dubois et Loïc Michel. Ils étaient avec nous sur la base durant les rotations R1 et R2.

Leur sujet d'étude :

Comprendre comment les écosystèmes benthiques antarctiques réagissent aux changements climatiques

A la charge de Loïc :

- Décrire la structure du réseau alimentaire associé aux communautés de macro-invertébrés benthiques de Terre-Adélie

- Comprendre comment l'absence de débâcle peut modifier les habitudes alimentaires des macro-invertébrés benthiques

A la charge de Philippe:

- Répondre à la question suivante : Les organismes antarctiques vivent depuis au moins 10.000 ans dans des conditions très stables.  Sont-ils capables d'assurer une compensation du pH de leurs fluides internes?

Je leur dois toutes les photos marines issues des vidéo de Phil.

Qu'est-ce qu'on trouve sous la banquise?

La réponse en images :

Il neige !

On ne peut pas vraiment parler de neige qui tombe. C'est plutôt une neige qui vole et s'accumule dans les zones protégées du vent. D'ailleurs la hauteur des précipitations n'est pas mesurée à la station météo.

Les animaux benthiques (*)

Stéphane Hourdez est chercheur biologiste à Roscoff. Il s'intéresse aux animaux qui peuplent les fonds marins, tout particulièrement aux vers. Il les récolte, les identifie puis étudie leur réponse à une augmentation de la température de l'eau. Pour cela, il les place dans un aquarium dont il élève la température suivant divers scenarii.

 L’intérêt de venir travailler dans cette région de l'Antarctique c'est que cette zone n'est pas encore affectée par un changement de la température de l'eau.

(*) Définition du Larousse pour "benthique" : Relatif au fond des mers ou des eaux douces, quelle qu'en soit la profondeur.

Le fuel

Cette fois c'est bien le fuel pour notre hivernage qui arrive par bâches d'un mètre cube. Après avoir  assuré la campagne d'été, puis l'hivernage de Concordia, c'est notre tour. Le fuel arrive du bateau amarré à 13 km puis est transporté par deux hélicoptères jusqu'à la base. Notre univers est devenu bien bruyant mais nous observons ce  ballet aérien avec bienveillance.

Nous en sommes à 80 mètres cube, il nous en faut 300.

Merci Antoine et Clément

On se focalise souvent sur les scientifiques mais il y a une autre catégorie de personnels, les techniques, sans lesquels cette base n'existerait pas. Aujourd'hui ce sont Antoine et Clément qui travaillent pour améliorer mes conditions de travail. Ils sont chaudronniers et soudeurs. Le premier ressoude le rail de la porte de l'abri à ballon pour que la neige ne se faufile plus à l'intérieur du bâtiment, le second nivelle l’accès aux bouteilles d'hélium par un prolongement d'une des passerelles. Ce sont des campagnards d'été. Ils sont arrivés en novembre/décembre et repartiront par le dernier bateau, courant mars.

Les passerelles

Les fameuses passerelles. Nous les utilisons pour  nous déplacer d'un bâtiment à l'autre, d'un bout de l'île à l'autre. C'est bien pratique par gros temps. D'une part il y a une rampe à laquelle s'agripper par grand vent,  et d'autre part, la surface est rugueuse, donc antidérapante, et alvéolée pour éviter l'accumulation de la neige,  du moins en été quand les quantités de neige restent faibles. Cela nous évite accessoirement de nous tordre les chevilles sur les rochers.

... et de piétiner les manchots !

C'est le matin que la lumière est belle !

J'ai trouvé le courage de me lever à 3 heures du matin pour voir les premiers rayons du soleil éclairer la banquise. Nul primate à l'horizon mais des skuas curieux et les infatigables manchots Adélie.

Les poussins

Les poussins grandissent vite, toujours nourris par leurs parents. Ils commencent à perdre leur duvet. A la fin de leur mue, ils nous quitteront pour découvrir la partie aquatique de leur vie.

Marée ? Marais ? Non, Marret !

La première base française en Terre Adélie était située sur le continent à 62 kilomètres à l'est de la base actuelle. Elle s'appelait Port-Martin, en hommage à J.A. Martin, décédé pendant le voyage de la première expédition. En janvier 1952 arrive la troisième expédition. A proximité du glacier de l'Astrolabe, sur l'archipel de Pointe Géologie, le bateau débarque une équipe chargée de construire une base annexe dévolue à l'étude d'une colonie de manchots empereurs. Mais dans la nuit du 22 au 23 janvier, un incendie éclate et détruit la base de Port-Martin, sans toutefois faire de victime. Tout le monde rembarque sauf 7 hommes qui vont hiverner dans la base annexe de Pointe Géologie :

Mario Marret : chef, accessoirement cinéaste, radio, mécanicien, soudeur, ferronnier...
Jean Rivolier : peintre, accessoirement médecin
Jean Prévost : agronome, accessoirement ornithologue
Roger Vincent : mécanicien
Jackie Duhamel : charpentier
Georges Lepineux : horloger, accessoirement radio, surtout spéléo
Bob Dovers : géomètre, accessoirement dresseur de chiens

Cette cabane existe toujours, c'est la cabane Marret. Il ne reste plus grand chose de l'aménagement initial mais on ne peut y pénétrer sans ressentir une certaine émotion. C'est petit, puisque initialement prévu pour trois, mais le bois rend ce lieu chaleureux.

La nouvelle base principale, la station Dumont d'Urville, a été construite sur la même île et a ouvert le 12 Janvier 1956. La station est restée en usage actif depuis.