Cela aurait pu être une belle journée. Pas un nuage dans le ciel et
pourtant l'ensoleillement est resté nul. La faute au vent catabatique qui
soufflait ce jour là en rafales, avec des pointes à plus de 160 km/h.
Un vent catabatique est un vent gravitationnel produit par le poids
d'une masse d'air froide dévalant un relief géographique. Pour faire
simple, c'est un vent généré par l'air froid qui sévit sur le continent antarctique et qui s'écoule du pôle vers la côte. Lors du passage d'une
dépression au large, la direction du vent varie et quand elle est en
phase avec l'écoulement de l'air glacial venu du pôle Sud, la vitesse du
vent s'intensifie. C'est la tempête par ciel clair.
Tout déplacement entre les bâtiments devient difficile et nous avons
vite compris le pourquoi de toutes ces rambardes. Attention à tout
changement de direction : vent de face, c'est le surplace assuré et le
masque néoprène qui se plaque contre le visage et entrave la
respiration, vent de dos, l'accélération brutale est à contrôler, et vent
de côté, le recours à la rambarde est plus que recommandé si on tient à
rester sur la passerelle.
Ce qui surprend le plus, c'est qu'il n'y a pas une feuille qui bouge,
pas un volet qui claque quand le vent souffle fort. Tout est solidement
haubané. Le seul mouvement observé est celui de la neige qui vole et
finit par tomber, à l'abri d'un bâtiment, grossissant les congères.
Et la nuit, dans notre dortoir construit sur pilotis, c'est tout le
bâtiment qui vibre et nous berce. Et quand le le vent se tait, que le
mode revient au silence, nous nous réveillons en sursaut, les oreilles
encore bourdonnantes.
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